Il y a une chose qui me met de très bonne humeur depuis 2 mois, une victoire ultra locale, une action colibri : l’installation d’un composteur au bureau, partagé avec nos voisins.
Voici la petite histoire de notre gros et beau composteur collectif.
J’ai la chance de travailler dans des bureaux donnant sur un jardin. Nous sommes 8 et consommons des quantités de café non négligeables. Plusieurs d’entre nous déjeunent régulièrement sur place, et de temps à autre nous partageons des gâteaux maison, de bonnes viennoiseries et des apéros plus ou moins arrosés…
Nous étions donc confrontés à cette absurdité malheureusement banale (surtout en ville) : payer des taxes pour faire venir des camions, consommant de l’énergie fossile, pour collecter des déchets, en grande partie organiques, pour les emmener loin de nous… au lieu de rendre l’organique à l’organique, là, juste à nos pieds…
Après accord de mes camarades de labeur préférés, j’ai déposé un courrier dans les 3 boites aux lettres de nos voisins (2 locataires privés et 1 professionnel) pour leur proposer ceci : nous payons le composteur, nous en choisissons un beau en bois et le mettons dans un endroit discret de façon à respecter l’esthétique des lieux, et le composteur devient celui de tout le bâtiment, l’idée étant de participer joyeusement et collectivement à la réduction des déchets.
Quelques jours après je reçois 2 réponses enthousiastes des locataires privés (ceux des bureaux nous ayant répondu qu’ils mangaient à l’extérieur et n’en n’auraient pas l’usage). Je demande aux boss de Paris s’ils sont d’accord pour payer le composteur : réponse positive. « Y’a plus qu’à » !

Nous avons choisi Cap vert, qui gère des chantiers d’insertion à Poitiers, pour nous fabriquer un beau composteur familial en bois d’origine locale non traité, à part deux couches d’huile de lin à l’intérieur. Tant qu’à impliquer les voisins et l’entreprise, autant aller jusqu’au bout de la démarche et y ajouter une dimension sociale, locale et écologique (ce qui est aussi un des rôles des entreprises dans une société ne marchant pas sur la tête… mais c’est un autre débat.)
Une fois le composteur livré, j’ai rédigé un mode d’emploi sommaire pour nos voisins, que vous trouverez ci-dessous. Dans le cadre d’un partage il faut accepter que le composteur soit plus une poubelle végétale qu’un compost de compèt’ et garder en tête les objectifs premiers : réduire les déchets et encourager ce type d’actions et de réflexions.
Dans la foulée, nous avons décidé de ne plus acheter de café en sachets plastique et aluminium, mais de l’acheter en vrac et de le conserver dans des boites. Nous avons aussi opté pour le savon de marseille sans emballage – nous pratiquions déjà le liquide vaisselle rechargeable. Lorsque nous serons venus à bout de notre stock de petits sachets en sucre individuels… nous irons l’acheter en vrac. Et nous trions les bouchons en plastique pour les associations qui les reconditionnent. Et nous avons l’intention de passer chez Enercoop pour l’électricité. Tout ça parce qu’à la base on s’est dit que franchement… jeter des épluchures dans un sac en plastique quand on a accès à un jardin…
En voilà un beau cercle vertueux : une fois notre café (en vrac) chaud, nous allons joyeusement jeter le filtre et le marc dans notre magnifique composteur collectif !
Ça se confirme : le compost, c’est mon pote !
PS : pour les bureaux sans accès à des extérieurs, vous avez la possibilité d’opter pour un lombricomposteur d’intérieur dans vos locaux, ou mieux dans un endroit accessible à toutes les personnes du bâtiment (le local poubelle ou à vélo par exemple), qui pourront ensuite s’en servir pour leurs plantes d’appartement.
Vous pouvez télécharger ici le mode d’emploi du composteur collectif, distribué aux voisins et collègues de bureau.
Génial !!